samedi 21 février 2009

PATRIMOINE ET HISTOIRE LOCALE

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Dans mon courriel du 1er février 2009 adressé à M. le Maire de Frasne, à M. l'Adjoint chargé du Développement économique et à M. le Président de la Commission Information, je leur avais également signalé qu’un antiquaire vendait deux tableaux du Général Girod, ancien maire de Frasne.

Dans la réponse reçue le 13 février, il était dit que « cette proposition a retenu notre attention etsera portée à l'ordre du jour du prochain conseil municipal ». Le 18 février, lors du Conseil municipal, le responsable de la Commission Information présenta cette proposition d’achat.

Curieusement, le maire annonça que Conseil ne pouvait pas prendre de décision, car cette question était traitée durant les « Questions diverses ». Plusieurs votes ont pourtant déjà eu lieu lors des « Questions diverses »...

Curieusement aussi, ce furent deux anciens maires qui s’exprimèrent : MM. Maurice Vanthier (2007-2008) et Jacques Nicolet (1995-2001). Le premier se déclara favorable à cet achat patrimonial. Quant au second, il annonça qu’il n’était « pas trop chaud » et qu’il avait « un avis presque défavorable ». Il évoqua deux raisons principales. La première (je résume) : le Général Girod est connu, il a déjà un monument et une place à son nom. La deuxième : il y a d’autres maires qui ont autant de mérite que lui et dont on ne parle pas.

En tant qu’amateur d’histoire locale, cette position de M. Nicolet me surprend. Lorsque j’ai fait des recherches sur le général Girod, j’ai découvert un homme à la vie bien remplie, voire exceptionnelle. Je le dis, d’autant plus que je n’ai pas spécialement des affinités militaristes, et je ne vais pas réécrire ici ce que chacun peut lire dans le volume 1 de « Frasne : Mémoires d’ici » ou sur la page "LE GÉNÉRAL GIROD (1872-1933)" sur le site http://www.frasne.net/. Même la « Revue Historique des Armées » (no 240 - 3e trimestre 2005) a consacré huit pages à « Léon Adolphe Girod, créateur des écoles d’aviation », dans un article écrit par Marie-Catherine Villatoux, chargée de recherche au département Air du Service historique de la Défense... Hasard ou pas ? Le jour de ce fameux conseil, j’ai reçu un courriel du directeur des services douaniers à Saint Malo qui écrit depuis plus de vingt ans des livres sur l'histoire de la douane pour le compte de l'Association pour l'Histoire de la Douane. Rédigeant actuellement un ouvrage sur la douane des frontières de terre il y a cent ans à travers la carte postale, notamment sur le thème de l'activité syndicale et associative des douaniers, il souhaitait avoir une photographie d’Adolphe GIROD qui avait soutenu la douane. Le passé d’Adolphe Girod devrait inciter M. Nicolet à avoir plus de retenue dans ses propos.

J’ai connu un M. Nicolet beaucoup plus combattif pour défendre le souvenir du 11 novembre et la mémoire des Anciens Combattants (dont faisait partie le Général Girod). N’avait-il pas envoyé en janvier 1997 une lettre à tous les présidents des associations de Frasne faisant état de propos tenus par une personne au sujet du 11 novembre ?

Certes, le Général Girod a un monument, d’où le nom consacré ensuite par l’usage à cette place. Je me demande d’ailleurs s’il y a une plaque de rue pour indiquer que cette place a la dénomination de « Place Girod ». Peut-être un oubli à réparer, si c’est le cas. Deux autres maires ont actuellement cet honneur d’avoir une rue à leur nom : Joséphine Jacquin et Omer Lamy.

Quant aux autres maires, dont on ne parlerait pas ou trop peu, je l’invite à lire le volume 2 des « Mémoires d’ici ». La liste des anciens maires de Frasne peut y être consultée, ainsi que la biographie de Joséphine Jacquin.

De quel(s) maire(s) M. Nicolet voulait-il parler ? Il ne l’a pas précisé. S’agissait-il de Louis Nicolet, maire de Frasne de 1929 à 1938 et adversaire politique d’Adolphe Girod (les Blancs contre les Rouges), qui figurait parmi les absences « regrettables et regrettées » lors de l’inhumation du Général Girod à Frasne en septembre 1934 en présence d’environ 2 000 personnes ? Que penser encore de cette décision prise le 29 novembre 1937 par la majorité du conseil municipal de Frasne qui rejeta « la demande formée par Madame Veuve Adolphe Girod, concernant la prise en charge par la Commune des travaux de soubassement du Monument au Général Girod » ? Louis Nicolet était encore maire à cette époque.

L’Histoire ne serait-elle donc qu’un perpétuel recommencement ?
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