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En ce début de l’année 2011, la fermeture d’une classe à Frasne revient une nouvelle fois sur le devant de l’actualité.
En 2009 était concernée la classe du RASED ; cette fois il s’agit d’une classe de l’école maternelle. Prendre position par rapport à des décisions gouvernementales ne semble pas faire l’unanimité parmi les membres du Conseil municipal de Frasne. En 2009, le maire de Frasne avait retiré la délégation aux Affaires scolaires à la 3e adjointe à cause du S.M.A. (Service minimum d’accueil) que cette dernière ne voulait mettre en place qu’après avoir reçu certaines précisions des autorités préfectorales. Comme la réponse tardait et qu’une grève nationale se profilait, le maire avait tranché en désavouant sa 3e adjointe. Les parents d’élèves s’étaient mobilisés pour le RASED de Frasne en organisant même une opération « escargot » à Frasne le 4 février 2009. Ces manifestations n’étaient pas du goût du maire de Frasne qui garda ses distances durant ces événements en laissant le soin aux autres d’agir. Alors que dans de telles circonstances, les maires montent au créneau pour sauver leur école en rencontrant l’Inspecteur d’Académie à Besançon, le maire de Frasne ne bougea pas pour des raisons politiciennes. Comme il ne conçoit pas qu’il y ait des « divergences » dans son équipe, il agit de même avec ses amis politiques du gouvernement.
En 2009, sur le site www.frasne.net, j’avais relaté la manifestation du 4 février en ces termes : « Tous [= les manifestants] étaient inquiets de cette lente dégradation du service public en milieu rural engagée par le gouvernement Sarkozy. Rappelons également la fermeture de certains bureaux de poste dans le secteur ou encore la fermeture du service "Chirurgie" de l'hôpital de Champagnole. »
Ces propos ne furent pas du goût de certains membres du Conseil municipal de Frasne qui me le firent savoir par personne interposée et par la même occasion que la mairie de Frasne allait créer son site officiel. L’apolitisme n’était plus de mise.
Deux ans plus tard, que lit-on sur le site officiel de la mairie de Frasne :
« Risque de fermeture d'un classe de la maternelle : mobilisation générale »
« Ce matin, tous les parents d’élèves étaient regroupés devant l’école et montraient leur détermination à maintenir, contre vents et marées, cette quatrième classe menacée de fermeture par le rectorat*. »
(* Cette phrase contient une erreur, car n’est pas le rectorat qui décide des ouvertures et fermetures de classes dans le primaire, mais l’Inspection académique)
« Des élus étaient également présents, de façon à montrer leur soutien aux parents et à l’équipe enseignante et dire combien il est important de ne pas fermer cette classe. »
« Sa fermeture signifie immanquablement la fin d’un service public en milieu rural et par voie de conséquence, un frein à la venue d’autres familles. Et cela est inacceptable... »
Le dernier paragraphe ne dit-il pas la même chose que ce que j’avais écrit deux ans auparavant ? Les temps changent... On en arriverait presque à se demander si le maire de Frasne (UMP) n’a pas changé de bord. Rassurez-vous ! Il n’en est rien. Il garde toujours ses distances par rapport au mouvement qui s’est organisé à Frasne. Il n’était pas présent à la réunion du 10 janvier 2011 : il avait délégué ses colistiers de gauche (le premier adjoint et la cinquième adjointe). Il ne participait pas à la manifestation devant l’école maternelle le jeudi 13 janvier. Quant à la délégation reçue par l’Inspectrice d’Académie le 19 janvier, il n’en faisait pas partie. Certes, lors des traditionnels vœux de début d’année, il a fait part de la fermeture de la classe, mais c’était devant ses administrés. Quant aux vœux du député de la circonscription à Chapelle d’Huin le 15 janvier 2011, il lui était difficile de ne pas y participer. Le maire de Frasne ne s’est pas exprimé à ce sujet dans les médias : il laisse ses subordonnées le faire. Pourtant, quand il le faut, il n’hésite pas à s’exprimer sur Radio Plein Air. Il est évident que le maire de Frasne ne parlera pas de la politique gouvernementale en matière d’éducation ; il ne veut pas désavouer ses amis politiques. Il en est qui pensent encore que l’on ne fait pas de politique au Conseil municipal de Frasne...
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Ce qui précède, je l’avais écrit le 24 janvier 2011. Je ne l’ai pas publié pour ne pas porter un éventuel préjudice aux actions menées par les uns et les autres. Mais la suite n’a fait que confirmer ce que j’avais écrit. Le maire s’est tenu une fois de plus à l’écart alors qu’il aurait dû, dans un tel cas, être le moteur de l’action. Aux uns, il pourra toujours dire qu’il a laissé faire les adjoints de gauche, qu’il avait d’autres dossiers à traiter, etc. et aux autres que, malgré toutes les actions, la mairie n’a malheureusement pas pu garder la classe maternelle. L’honneur est sauf. C'est l'essentiel...