mercredi 24 mars 2010

PATRIMOINE ET HISTOIRE LOCALE (suite)

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Dans un courriel du 1er février 2009 adressé à la mairie de Frasne, j’avais signalé qu’un antiquaire vendait deux tableaux du Général Girod, ancien maire de Frasne.

Le 18 février 2009, cette proposition d’achat fut présentée au Conseil municipal qui ne prit aucune décision (« le dossier est à l’étude »). Le 21 février 2009, j’avais d’ailleurs rédigé un article à ce sujet sur ce blog : PATRIMOINE ET HISTOIRE LOCALE

Lors de la réunion publique organisée par le Conseil municipal en mai 2009, j’avais demandé au maire où en était le dossier. Sa réponse, très laconique, fut de me dire que le dossier suivait son cours.

En effet, le dossier suit son cours, mais pas à la mairie de Frasne : en Allemagne. Oui, vous avez bien lu : en Allemagne. C’est dans ce pays que combattit le Général Girod que l’un des deux tableaux sera vendu aux enchères. Ce fait m’a été signalé par un Français travaillant pour une société de ventes aux enchères basée à Munich et qui avait vu la page que j’avais consacrée au Général Girod sur le site www.frasne.net. L’autre tableau a trouvé acquéreur en France.

Par contre, le prix du tableau n’est plus le même. Alors qu’il était proposé à 180 € en février 2009, il va être mis aux enchères à partir de 1500 € les 13 et 14 avril 2010. Mon correspondant précise que « En fait, 1500 € constitue le prix de départ de l´objet et en même temps son prix de réserve : si personne n´enchérit dessus, vous pouvez l´acheter à 1500 € plus nos frais de 23 % ; il ne partira pas à moins. S´il ne part pas, il sera rendu à son propriétaire. »

D’autres objets vont également être mis aux enchères :
· Album de 241 photographies offert au Colonel Girod par l´école d´aviation de chasse de Pau (1914-1919). Prix de départ : 3500 €
· Photographie dédicacée par le Maréchal Joffre. 250 €
· Lots de documents et photographies. 300 €
· Uniforme du général Girod. 1300 €
· Sabre style Mle 1882, modèle de luxe, lame faite à Tolède ; plus ceinturon d´officier en cuir. 750 €


Ce correspondant écrit aussi : « C´est vraiment dommage pour ne pas dire honteux, qu´ils ne l´aient pas acquis à l´époque ; vous n´allez pas me dire qu´ils ne pouvaient pas distraire 180 € du budget. Je suis bien désolé de cette affaire et du fait que nos élus n´aient absolument pas conscience du patrimoine de leur commune et de leur pays. »

Il n'est pas le seul à le penser.
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mardi 23 mars 2010

LE 13e CANDIDAT (suite)

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La publication de l’article intitulé « Le 13e candidat » a fait réagir un ancien conseiller municipal, qui fut aussi adjoint. Voici un extrait de son courrier :
« Le 13e candidat me fait réagir sur un point, je dirais plutôt sur une erreur de votre part, vous qui conseillez aux autres de s’assurer de la véracité de leurs informations avant de les publier et là-dessus, c’est peut-être la seule chose où je suis d’accord avec vous, je me permets de vous informer que pour le 2e tour des élections municipales de mars 2001, M. Alpy avait renoncé à faire acte de candidature, il ne pouvait de ce fait être battu. »

D’une manière générale, avant de publier une information, j’essaie de vérifier effectivement la véracité de celle-ci. Ce travail d’investigation est identique à celui que j’effectue lors de recherches historiques où chaque affirmation doit pouvoir être justifiée. Mais des erreurs sont toujours possibles (mauvaise interprétation d’un témoignage ou d’une transcription d’un texte ancien, erreur de frappe, etc.). Ce travail est d’autant plus difficile lorsqu’il est fait seul et sans regard extérieur, ce qui n’est pas le cas des « autres », ceux-ci désignant, dans l’esprit de la lettre reçue, la mairie. Pourtant, une mairie dispose de moyens humains conséquents (personnel et conseil municipal) et un réel travail d’équipe devrait permettre de réduire les erreurs.

Dans le cas de cette renonciation de candidature, je me suis basé sur le bulletin de vote, la profession de foi des candidats et le résultat des élections de 2001. Les deux premiers documents, comme vous pouvez le voir ci-dessous, portent la mention « Vu, les candidats » et ont été distribués à tous les électrices et électeurs de Frasne.






L’annonce du retrait entre les deux tours, après l’impression et la distribution des documents officiels de vote, n’a pas été confirmée officiellement et les bulletins de vote n’ont pas été remplacés dans le bureau de vote le jour de l’élection. Si effectivement, il y a eu renonciation de la part de M. Alpy, je laisse à chacun le soin d’interpréter ce retrait.

L’un des buts de ce blog est d’attirer l’attention sur certains points en apportant un autre regard. La lecture des articles peut conduire à la réflexion et à la discussion, car l’information et la communication ne font pas forcément bon ménage. La réception de cette lettre a d’ailleurs été l’occasion de discuter pendant plus d’une heure et demie avec son auteur.
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mercredi 17 mars 2010

AMBIGUË AMBITION

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Dimanche 14 mars 2010, à l’issue de l’annonce du résultat des élections régionales, le maire de Frasne, M. Alpy, a fait remarquer la présence d’Anthony Poulin, candidat de la liste Europe Écologie Franche-Comté, en disant que c’était un jeune qui avait de l’ambition, ce à quoi l’intéressé a répondu qu’il n’avait pas d’ambition.

Ambition ! Voilà le fameux mot lâché ! Le Larousse dit que l’ambition est un « désir ardent de gloire, d'honneurs, de réussite sociale ». Ce qui était dit sur les ambitions personnelles de M. Alpy dans l’article « Le 13e candidat » trouve ici sa confirmation. M. Alpy ne voit-il donc la politique qu’à travers le prisme de l’ambition ? Faut-il donc avoir de l’ambition pour faire de la politique ?

Il est préférable surtout d’avoir des convictions et de l’ambition pour son village ou son pays... pas pour soi-même.
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mercredi 3 mars 2010

LE 13e CANDIDAT

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Politiquement clean ou kleenex ? Telle est la question que l’on peut se poser au sujet du candidat no 13 de la liste de la Majorité présidentielle aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010.

En effet, ce candidat, qui n’est autre que le maire de Frasne, M. Alpy, a un parcours quelque peu atypique dans le microcosme politique local et régional.

En 2001, il est le candidat officiel de la Droite (Majorité départementale) ; en face de lui se présente le candidat sortant de Droite, Jean-Pierre Gurtner, qui n’est pas soutenu officiellement par la Droite. Pourtant, au premier tour, ce dernier obtient 34,59 % des voix sur le canton de Levier tandis que Philippe Alpy, malgré son investiture officielle, n’en recueille que 19,15 %. Finalement, c’est Jean-Pierre Gurtner qui sera élu au 2e tour face au candidat présenté par le Parti socialiste. Le même jour avait également lieu le second tour des élections municipales. À Frasne, il reste un poste à pourvoir et deux candidats sont en lice : Philippe Alpy est battu.

Le 16 juin 2002, Marcel Bonnot est élu député de la 3e circonscription du Doubs. En raison de cette élection et de la loi sur le cumul des mandats, il est obligé de démissionner de son mandat de conseiller régional et abandonne la vice-présidence du Conseil régional le 15 juillet 2002. Philippe Alpy lui succède jusqu’en mars 2004.

Quatre ans plus tard, en 2008, lors des élections municipales, Philippe Alpy n’est plus adhérent à aucun parti politique et se dit déçu par le monde politique de droite et ses querelles intestines. Dans sa propre liste, il a pourtant un adhérent de l’UMP, qui deviendra son 2e adjoint, tandis que la liste adverse en a au moins deux : la tête de liste, qui est par ailleurs la suppléante de Jean-Pierre Gurtner, candidat officiel de l’UMP aux élections cantonales (canton de Levier), et le secrétaire de la section UMP du Haut-Doubs, qui quittera ce poste peu de temps après. Il est élu au premier tour en 7e position sur 12 avec 52,12 % des voix.

Mais les amitiés sont comme le niveau d’un fleuve : il y a des hauts et des bas et le courant peut tout emporter. En deux ans, avec M. Alpy, on peut le vérifier. Quand il veut satisfaire ses ambitions, il sait louvoyer et calculer, que ce soit au niveau municipal ou plus haut.

Côté municipal, on a pu voir le résultat de son attitude avec la démission de sa 3e adjointe (voir la lettre de démission du 18 février 2009 >>>). Alors qu’il n’avait jamais voulu le dire franchement, dès son élection à la tête de la mairie, il lorgne aussi du côté de la présidence de la Communauté de communes. Mais comme il s’aperçoit vite que sa cote n’est pas aussi bonne qu’il le pensait auprès des autres élus du secteur, il préfère ne pas se présenter contre Claude Dussouillez et essuyer un échec.

Cela ne l’arrête pas. Pour les élections régionales 2010, il laisse de côté son « copain » Jean-François Humbert qui, dès l’automne 2009, avait pourtant annoncé qu’il présenterait une liste. Mais Jean-François Humbert, ancien président du Conseil régional (1998-2004) et élu sénateur en 2008, se trouve isolé au sein de la majorité présidentielle, ceci expliquant peut-être cela !

La suppression de certains TGV de la ligne Paris-Berne va favoriser son dessein puisqu’il côtoie alors certaines personnalités politiques locales et régionales. D’ailleurs, à ce sujet, une information circule disant que M. Alpy aurait fait une offre de candidature à Mme Marie-Guite Dufay (PS) pour être présent sur sa liste (il y en a qui font l’ouverture à gauche, alors pourquoi pas le contraire ?). Afin de confirmer ou d’infirmer cette information (info ou intox ?), ces deux personnes ont été contactées. En moins de trois heures, M. Alpy a fait savoir, par la secrétaire de la mairie de Frasne, que cette information « est erronée et fallacieuse ». Le candidat Alpy semble plus rapide pour répondre à ce message que le maire de Frasne dont j’attends une réponse depuis... le 16 septembre 2009. Quant à Mme Dufay, elle n’a toujours pas répondu (03/03/2010).

En vue des Régionales 2010, Philippe Alpy adhère à l’UMP. Sylvain Marmier, avec qui il travaille au GAEC des Lancieux à Frasne et qui est membre du bureau départemental de l’UMP du Doubs en tant que conseiller national, est certainement intervenu auprès de la tête de liste Alain Joyandet pour qu’il figure sur la liste UMP. Voilà donc le maire de Frasne en treizième position sur la liste de la Majorité présidentielle.

Avoir choisi comme candidat une personne qui interprète le Code des Communes à sa manière (comme vous avez déjà pu le constater) et qui a des attitudes antidémocratiques (voir la lettre de démission citée plus haut) est quand même singulier pour une liste qui aspire à diriger la Région. Comment le candidat Philippe Alpy pourrait-t-il avoir "un comportement exemplaire dans la gestion de l'argent public" (dixit M. Joyandet pour les candidats de sa liste) quand on sait que des dépenses supérieures à 7 400 € T.T.C. (agence de communication) ne sont même pas votées par le Conseil municipal de Frasne ? De plus, sa loyauté envers ses « amis » politiques peut prêter à caution.

Lorsqu’il était conseiller régional, qu’a-t-il fait en deux ans pour le Haut-Doubs et plus spécialement pour la Commune de Frasne ? Quels étaient ses rapports avec la municipalité de l’époque ? Quel fut son bilan ? On ne le sait pas vraiment.

S’il est élu, la Commune de Frasne y gagnera-t-elle quelque chose ? Il a déjà la réputation de ne jamais être présent à la mairie. Il est vrai qu’il aime cumuler les fonctions : maire de Frasne, vice-président de la Communauté de communes, président des A.D.M.R. du Doubs et aussi vice-président national de l’A.D.M.R. chargé de la communication. Peut-on être vraiment efficace en cumulant plusieurs mandats en plus d’une activité salariée ? En réalité, il donne plutôt l’impression de vouloir satisfaire ses ambitions personnelles.
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